Matérialisation

Par un effort de volonté, un mort peut se séparer d’une partie de ses souvenirs pour créer des objets de pure anima, qui n’existent que dans le monde des morts et luisent d’une douce lueur verte-jaune. C’est un processus long et pénible, le fantôme doit s’extraire une partie de lui-même, de son identité, de ses souvenirs et de sa personnalité, pour créer un objet fantomatique. On parle alors de matéralialisation. Perdre une partie de son âme pour créer quelque chose n’est pas sans séquelle. La matérialisation d’un petit objet n’aura pas de conséquences à long terme, mais un objet massif peut causer des dommages irréversibles au fantôme, et à sa stabilité mentale. Plusieurs fantômes peuvent le faire ensemble, dans un effort conjoint, pour créer un objet plus massif.

Tout souvenir peut être transformé en objet, à l’exception de l’obsession qui fait que le fantôme est encore là. Les fantômes appellent ces souvenirs précieux, des ancres. Un fantôme peut chercher qui est lui a volé son argent, si c’est son ancre, mais ne plus se souvenir de sa famille, ni vraiment savoir de quel argent on parle.

N’ayant ni faim ni soif, les besoins des fantômes sont rares, et c’est généralement des objets décoratifs, ludiques, pour tromper l’ennui, ou faire plaisir à un autre fantôme, qui sont créés… Il est courant que ces objets fantomatiques forment une sorte de monnaie de troc. Un autre fantôme peut ingérer un objet matérialisés pour en récupérer les souvenirs, au risque de perturber sa propre psychée. C’est quelque chose de courant, et on raconte que certains fantômes sont addict à la sensation de découvrir les souvenirs les plus secrets des autres…

Accessoirement, il est fréquent que les fantômes se passent des souvenirs pour communiquer une expérience, plutôt que de la relater. C’est plus rapide.